Police Municipale : Proche, Agile et Mobile
La Sécurité du Quotidien : Proximité, Agilité et Mobilité de la Police Municipale
Les réponses aux questions d’insécurité se font bien trop souvent encore sous l’impulsion d’un événement, ou parfois même dans un contexte concurrentiel entre entités qui devraient se compléter.
Nous avons voulu nous arrêter sur l’ouverture de postes de police qui s’ouvrent dans des quartiers pour répondre au sacro-saint principe de proximité. C’est ainsi que nous avons vu, dans certaines communes, les forces de l’ordre étatiques ouvrir des postes de police, et de la même manière voir la collectivité créer parallèlement des postes de police municipale dans un esprit de concurrence et d’affichage politique. Cet affichage part souvent du principe qu’une telle action de la collectivité démontrera, aux habitants, l’intérêt porté aux problèmes de sécurité du quotidien.
Certaines questions préalables devraient être posées :
- Est-ce utile ? : Se pose ici la question de l’analyse préalable de la délinquance sur un territoire. Nous y reviendrons prochainement dans une publication qui sera consacrée à l’analyse et aux statistiques sur la sécurité.
- Quels sont les coûts réels ?
- Quel est l’impact opérationnel ?
- Quel est l’impact politique ?
- Avons-nous une autre solution ?
Est-ce utile ?
Logiquement, lorsque vous décidez d’acheter un outil, il correspond à un besoin et à un travail précis.
Vous vous posez la question de la pertinence de l’achat et si ce dernier va correspondre exactement aux travaux que vous devez réaliser. En matière de sécurité nous devrions raisonner de la même façon. Quelle est la typologie de délinquance sur le quartier, l’implantation d’un poste de police va-t-elle résoudre les problèmes mis en évidence?
Dans la majorité des situations, l’implantation d’un poste de police est une idée politique pour répondre à l’exaspération d’électeurs. Elle est souvent la suite logique de courriers, pétitions et d’actions de l’opposition réclamant une implantation immobilière. Nous avons également vu qu’une implantation de poste décentralisé de la police municipale dans un quartier faisait écho à l’implantation d’une base de la police nationale dans un autre quartier. C’est le principe de l’effet miroir et d’une agitation contre-productive.
Notre expérience nous a conduit à constater qu’une implantation immobilière n’avait aucune influence sur la délinquance d’un quartier. Nous pourrions vous lister bon nombre de postes qui ont dans leur proximité immédiate des points de deals. Les dealers s’adapteront très vite à ces implantations, de même que les policiers noyés dans leur quotidien, finiront par ne plus voir ce qui est visible. Tout le monde s’accommodera et la vie continuera sans changement pour les habitants au quotidien.
Quels sont les coûts réels ?
La première vision est en général de considérer que l’implantation correspond à de l’investissement. Cette dépense d’investissement est elle-même souvent considérée comme « normale » et au fond moins importante que la dépense de fonctionnement.
L’acquisition et l’équipement d’un poste de police avoisine en général entre 300.000 et 500.000 euros selon les secteurs, le nombre d’effectifs à y recevoir, le parking nécessaire pour les véhicules, la sécurisation des lieux par des alarmes et des caméras et la mise aux normes pour accueillir du public et des fonctionnaires (douches, vestiaires,…).
Il faut ajouter les frais de fonctionnement (fluides, chauffage, assurances, taxes,..) entre 1.000 et 3.000 euros par mois. Un poste de police nécessite une présence constante, pendant les heures d’ouverture, d’au moins 2 agents. En réalité, pour avoir 2 agents présents, compte tenu des congés et absences divers, il faut envisager 3 emplois temps plein soit 120.000 euros par an (charges sociales et patronales incluses).
Quel impact opérationnel ?
Un poste de police nécessite une présence d’au moins trois agents uniquement pour la présence interne. Ces derniers présents à l’intérieur des locaux n’auront aucune influence sur la délinquance à l’extérieur.
Il vous faudra donc ajouter un effectif de patrouille, donc 4 emplois temps plein, pour obtenir une patrouille de 3 agents.
Ces postes de police ont des créneaux d’ouverture qui correspondent aux horaires administratifs : 09H00/12H00 14H00/18H00. Il est important de rappeler que les policiers municipaux travaillent sur la base d’environ 07h00 par jour. Il faut souligner que cette base horaire inclut les prises et fin de service et, qu’en étant optimiste, l’efficience opérationnelle correspond à 06h00.
Peut-on réellement imaginer que les délinquants calqueront leurs activités criminelles sur les horaires administratifs ?
De plus, il est évident que les policiers préfèrent être sur la voie publique et considèrent la surveillance ou l’accueil d’un poste comme une tâche indue et rébarbative. Ce type de mission tendra à induire une démotivation des effectifs.
Enfin, les problèmes de sécurité d’aujourd’hui dans un quartier se déplaceront demain ailleurs par le biais souvent de réaménagement urbain ou d’une mutation sociologique du quartier. L’implantation restera et deviendra une relique sécuritaire.
Quel impact politique ?
Nous sommes dans une société où la culture de l’immédiateté est devenue la règle. Nous passons d’un sujet à l’autre sans jamais revenir en arrière pour faire le bilan.
C’est un sujet de société mais aussi un fait parfois volontaire de manière à ne pas attirer l’attention sur l’inefficacité de décisions prétendues comme étant « les solutions absolues ».
L’impact politique en matière de sécurité s’effectue en deux temps et peut avoir parfois un effet contre-productif :
Dans un premier temps, ayant répondu à la vox populi, une espèce d’euphorie va s’emparer de chacun. De communiqués de presse en inauguration tonitruante, les habitants revendiqueront une victoire, le politique d’avoir entendu les demandes et su répondre aux problèmes de sécurité avec « efficacité ».
Un premier contre effet immédiat va apparaitre par la demande (légitime) des autres quartiers qui revendiqueront également une implantation et hurleront au favoritisme en cas de refus.
Dans un second temps, les problèmes de sécurité ne se résolvant pas, la tendance tournera au désavantage politique. Les habitants reprocheront rapidement que rien n’a changé, que le politique ne fait rien pour eux, et oublieront bien vite les deniers publics engloutis dans ce projet dont ils faisaient une exigence. Cette exigence, souvent conditionnée à une menace qui pourrait se répercuter dans les urnes, finit par se retourner contre le politique.
Avons-nous une autre solution ?
Tout d’abord il n’y a pas de solutions « magiques » pour lutter contre l’insécurité. Chaque territoire est différent et les solutions sont multiples. Ces solutions doivent s’additionner et donc se compléter.
Nous avons voulu axer notre propos sur l’agilité et la mobilité des polices municipales qui doivent agir en proximité avec la population et en complémentarité des forces de l’ordre étatiques.
Nous avons retenu une solution qui conjugue la proximité avec l’usager, l’agilité et mobilité opérationnelle, visibilité, équité entre habitants et maitrise des coûts.
Cette solution repose sur la mise en œuvre d’un poste de police municipal mobile.
Nous avons éprouvé ce moyen dans une collectivité avec un effectif de 05 agents. Ce groupe nommé proximité est déployé sur les marchés de plein-air, les opérations rapprochement police-population, les événements festifs (concerts, marchés de Noel, 14 juillet, …) et ponctuellement dans les quartiers pour déstabiliser les points de deals par une présence aléatoire. Ce véhicule état-major peut être également déployé sur des situations de crises (incendie, inondation,…). Il serait possible d’imaginer, en accord avec les forces de l’ordre étatiques, la présence d’un enquêteur pour recueillir les plaintes ou un agent de la collectivité dans le cadre d’une réponse de proximité à l’usager…
Certaines communes, sans devoir aller jusqu’à une intercommunalité, pourraient partager ce moyen.
consultantsecurité.fr a intégralement imaginé ce véhicule en fonction d’un besoin et a contribué à sa conception avec le constructeur. Le coût de cette acquisition est de 150.000 euros. Il s’agit d’un véhicule haut de gamme (moyens informatiques, caméras, climatisation,…). En comparaison avec l’étude des coûts de fonctionnement d’une implantation immobilière dont les résultats seront insatisfaisants, il apparait pertinent d’envisager cette solution.
Avec plus de 30 années d’expérience, Diomède Consulting Sûreté et Investigation vous accompagne, en France comme à l’étranger, dans la recherche de solutions liées à vos problèmes d’insécurité : Solutions matérielles de police, vidéo protection et logiciels associés, optimisation de vos organisations et planification en fonction des besoins opérationnels.