Samia KHITER : L’avocate des métiers de la sécurité

Publié par SEO590261 le

SAMIA KHITER Avocate spécialisée en "Sécurité privée" (France)

Diomède Consulting Sûreté § Investigation intervient régulièrement dans le cadre des formations pour l’agrément des dirigeants d’entreprises de sécurité, soit en qualité de formateur, soit en tant que président de jury. C’est à cette occasion que nous avons rencontré cette pénaliste lilloise. Me KHITER préfère l’ombre à la lumière et il n’a pas été facile de lui faire accepter ce coup de projecteur. Il nous aura fallu user de patience et d’un argumentaire solide pour la convaincre.

C’est lors d’un jury, organisé par JPM Conseil,  que nous avons rencontré Samia KHITER, avocate à Lille, pénaliste et spécialiste du droit lié à la sécurité privée. Nous nous sommes attachés à brosser le portrait de cette passionnée du droit au parcours atypique qui vit à 1000 Km/heure. Dès notre rencontre, Me. KHITER nous apparait comme disposant d’une énergie saisissante. D’une poignée ferme lorsqu’elle vous salue, elle a l’art de vous transpercer du regard. Nous allons découvrir au fil de nos échanges « un personnage ». Samia KHITER est plutôt un animal à sang froid, qui a un sens évident de la tactique et du combat.  Originaire de la métropole lilloise, Me KHITER, le BAC en poche, s’oriente vers un D.U.T Carrières Juridiques à Roubaix. Elle enchaine une licence de droit, un master de droit public à Lille II et soutient en novembre 2011 sa thèse de doctorat de droit public portant sur « L’appréhension du fait religieux dans les constitutions arabes ». Pendant ce doctorat, elle enseigne à l’Université de Lille 2, l’université Catholique de Lille, et à l’École de police de Roubaix-Hem. Elle décide également d’apprendre l’arabe et obtient un D.U d’arabe littéraire.  Son projet doctoral est sélectionné par le Programme EGIDE du Ministère des affaires étrangères, ce qui lui permet d’effectuer un périple au Moyen-Orient. Elle parcourt ainsi le Liban, La Syrie, la Jordanie, L’Egypte et l’ensemble des pays du Maghreb. Ce périple, inouï pour une femme seule, ne laisse apparaitre aucune prétention ou sentiment de supériorité, elle en parle comme une logique indéniable : Ne produire des résultats qu’après analyse de la source. Eu égard la qualité de ses recherches, Me KHITER remporte le titre de thèse de l’Université Lille 2 en 2012.

Dès novembre 2013, Samia KHITER intègre le barreau de Lille. Ses premières armes se feront dans un cabinet traitant du droit des affaires. Puis ce sera l’ouverture de 2 cabinets  à Lille et Roubaix. Me. KHITER entame alors une carrière de pénaliste. Lorsque nous lui demandons la raison de ce choix, elle répond : « C’est le pénal qui m’a choisi, il est venu à moi ». Elle nous expliquera que ce choix s’est fait naturellement par la clientèle qui s’adressait à elle. Samia KHITER revient sur ses premières assises. Tout juste deux ans après son installation, elle est saisie d’un dossier de bébé secoué, décédé. Elle décide de «  se concentrer sur la personnalité du père qui est désigné comme l’auteur des faits » (..) « Son histoire va me donner des clés de compréhension » (..) « Je n’avais pas de préjugé, car ce n’est pas dans mon tempérament, je suis dans l’analyse » ; Le père sera condamné ; « C’était une décision juste, une vie avait été ôtée et comment expliquer un geste commis en une fraction de seconde….. ».

Par la suite ce seront des articles, des conférences et un projet de livre, avec le journaliste politologue libanais Antoine Sfer, membre de sa soutenance de thèse. Le projet n’aboutira pas, Antoine Sfer décédera le 1er octobre 2018.

L’avocate de la sécurité privée

Comme pour le droit pénal, la sécurité privée s’est invitée en 2014 dans les dossiers de son cabinet. Elle y a découvert un domaine qu’elle qualifie d’intéressant dans un secteur en pleine expansion. La réglementation est complexe et les dirigeants sont souvent perdus. Ces derniers apparaissent peu formés, et le droit un sujet abscond. Le milieu de la sécurité a des similitudes avec le secteur du BTP. Les dirigeants et les opérateurs sont de bons professionnels mais la lourdeur administrative les dépasse. Les contentieux sont dispersés entre le droit administratif, le droit commercial, le Conseil des prud’hommes, les relations avec le CNAPS, les contraintes liées au RGPD… Il y a une réelle nécessité à cette spécialisation, car il s’agit d’un domaine sensible qui ne permet pas l’erreur.

L’erreur intervient souvent par un manque ou une mauvaise formation des dirigeants. Me. KHITER intervient à ce titre dans le cadre de formations pour divers organismes comme JPM Conseil en région lyonnaise. La clé pour avoir de bons professionnels est de leur assurer une sérieuse formation. « Désormais, les interactions sont permanentes entre sécurité publique et sécurité privée ». L’idée du continuum sécurité est basée sur cela ; « Je ne pense pas que nous irons vers une sécurité publique privée, néanmoins l’état a besoin de s’appuyer sur ces partenaires qui sont devenus indispensables » (…) « L’état doit participer activement à la formation et régir les rapports entre sécurité publique et privée » (…) « Le partage des responsabilités doit être maitrisé » (…) « Le CNAPS n’a malheureusement pas les moyens de ses ambitions ». C’est une jeune administration qui cherche encore sa légitimité à travers ces décisions notamment. Le CNAPS tente de remplir sa mission de conseil « Pour ma part, je questionne régulièrement le CNAPS qui joue son rôle et répond à mes demandes ».

Les dossiers traités par le cabinet de Me KHITER concernent autant les dirigeants que les agents qui la contactent pour contester des décisions de retrait ou de non renouvellement de titre, pour les assister devant la commission de discipline du CNAPS, pour les défendre devant les juridictions pénales, en qualité d’auteur ou de victime, et les conseiller en matière du droit des contrats.

Me KHITER a une multitude de projets en tête et il est certain que le secteur de la sécurité privée a besoin d’une telle spécialiste.